Titre : | L'exposition des travailleurs de nuit aux facteurs de pénibilité en France : les enseignements de l’enquête SUMER 2010 (2017) |
Sous-type de document : | Article/Revue |
Auteurs : | N. Havet ; M. Huguet ; J. Tonietta |
Dans : | Revue d'Epidémiologie et de Santé Publique (Vol. 65, N°6 Novembre 2017) |
Langues : | Français |
Thématique : | L3 (Milieu du travail) |
Résumé : |
Bien que la loi française stipule que le recours au travail de nuit doit être exceptionnel, il a connu une nette augmentation depuis une vingtaine d’années. Parallèlement à son développement, une abondante littérature scientifique a mis en évidence que le travail de nuit pouvait avoir des effets négatifs sur la santé physique des salariés. Comme le travail de nuit est l’un des facteurs de pénibilité pris en compte par la loi de 2010 sur la réforme des retraites, l’objectif de cet article est d’examiner s’il est associé à une plus forte exposition aux autres facteurs de pénibilité inscrits dans cette loi, à savoir « les contraintes physiques marquées » (manutention manuelle de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques) et « un environnement physique agressif » (agents chimiques dangereux, températures extrêmes, bruit).
Cette étude propose d’exploiter l’édition 2010 de l’enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels (SUMER). Près de 50 000 salariés ont été interrogés, représentatifs de 21,7 millions d’actifs français. Des régressions logistiques ont été appliquées pour examiner l’influence potentielle du travail de nuit sur les probabilités d’être respectivement exposéà au moins un agent CMR, à des nuisances sonores, à des nuisances thermiques et à des contraintes physiques. Si les analyses descriptives mettent en évidence que les salariés ayant travaillé la nuit sont globalement plus exposés aux autres facteurs de pénibilités analysés, les modèles logistiques multivariés indiquent que le degré d’exposition n’augmente pas systématiquement avec le nombre de nuits travaillées, d’où l’intérêt de distinguer entre travailleur de nuit occasionnel et régulier. Enfin, il ressort que les disparités d’exposition associées au travail de nuit diffèrent selon la catégorie socioprofessionnelle. En conclusion, ces résultats confirment la plus grande exposition des travailleurs de nuit aux autres facteurs de pénibilité. Ainsi, ils font face à des désavantages multiples sur le marché du travail. Les actions de prévention en faveur des travailleurs de nuit devraient autant viser le contenu des tâches à accomplir que l’organisation du travail. [résumé d'auteur] |
Mots-clés : |
Thésaurus Géographie FRANCEThésaurus Termes CONDITION DE TRAVAIL ; DONNEE STATISTIQUE ; ENQUETE ; RISQUE PROFESSIONNEL ; SURVEILLANCE ; TRAVAIL DE NUIT |
Exemplaires :
Localisation | Cote | Support | Statut | Disponibilité |
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ORS | RESP(6/17) | Revue | Consultation sur place |